Le voyage aérien a 2 conséquences : l’hypobarie et l’hypoxie.

L’hypobarie est une baisse de pression atmosphérique dans la cabine de l’avion directement liée à l’altitude. A une altitude commerciale de 10 à 13 000 mètres, la pressurisation de la cabine maintient une pression barométrique équivalent à une altitude d’environ 2500 mètres (8000 pieds), soit une baisse d’environ 25 % de la pression barométrique par rapport au niveau de la mer.

Les patients atteints d’un pneumothorax récent ou de bulles d’emphysème peuvent présenter un risque de pneumothorax asphyxiant. Les risques sont accentués en cas d’ascension et de descente trop rapide de l’appareil.

L’hypoxie d’altitude est due à une diminution de la richesse en oxygène de la cabine, son niveau s’accroît avec l’altitude. Chez un sujet sain, une baisse de la saturation en oxygène n’apparaît qu’à partir de 1500 mètres, elle est bien plus rapide chez l’insuffisant respiratoire qui présente déjà une baisse de la saturation en oxygène au niveau de la mer.

L'altitude d'un vol commercial est de 8000 mètres, mais la pressurisation maintient une pression cabine correspondant à une altitude de 2500 mètres.
Altitude (mètres)
PaO2 (mmHg)
SaO2 (%)
entre 0 et 1500
entre 100 et 60
entre 100 et 95
entre 1500 et 3500
entre 80 et 60
entre 95 et 85
Les patients insuffisants respiratoires doivent présenter un état respiratoire stable et optimal, et peuvent être préparés par un stage de réhabilitation respiratoire. Le voyage aérien doit se prévoir longtemps à l’avance. Idéalement, il doit s’agir d’un vol sans escale, d’une durée acceptable, et si besoin, le point de départ doit être un aéroport comportant un accès aux handicapés.
Le voyage aérien doit être préparé
Evaluation du médecin et du pneumologue sur sa faisabilité.
Mise en relation avec le médecin de la compagnie aérienne (Air France, service SAPHIR au 0820 012 424).
Remplir les formulaires médicaux (INCAD ou MEDIF).
Définir le débit d’oxygène, 2 ou 4 litres si l’oxygène est fourni par la compagnie aérienne, prendre son masque ou ses lunettes.
Evaluer les surcoûts : si la compagnie vous fournit l’oxygène, ils sont variables d'une compagnie à l'autre et non remboursés par l’assurance maladie.
Problèmes
La compagnie ne fournit pas l’oxygène en dehors de l’avion.
Le temps de transfert de l’enregistrement à la salle d’embarquement doit être facilité (accès prioritaire), au besoin aidé par un portable d’oxygène gazeux, éventuellement fourni par un prestataire local.
Le concentrateur d’oxygène portable peut être une aide au déplacement dans l’aérogare.
Certaines compagnies peuvent facturer une place supplémentaire pour tenir compte de l’encombrement des bouteilles nécessaires au vol.
Les dispositifs d’oxygène gazeux et d’oxygène liquide appartenant au patient peuvent être transférés en soute dans un matériel bien emballé, à condition qu’ils soient préalablement vidés.
Il est utile pour les insuffisants respiratoires en déplacement de disposer d’un oxymètre que le prestataire peut éventuellement mettre à leur disposition.
NOUVEAUTÉ : les concentrateurs d’oxygène portables
Patient avec son concentrateur Evergo sur son chariot à roulettes
C’est le seul type d’oxygène avec lequel vous pouvez circuler dans tout l’aéroport et garder dans l’avion. Il faut simplement prévoir les retards possibles des compagnies aériennes pour ne pas tomber à cours d’oxygène.

La plupart des compagnies aériennes acceptent cet appareil qui peut se placer sous le siège du passager, mais une demande d’accord auprès du médecin de la compagnie est toujours nécessaire.

Voir les concentrateurs d’oxygène portables
Concentrateur Evergo
Ne pas oublier
Le certificat des douanes pour le matériel médical.
Le traitement personnel durant le vol, notamment un bronchodilatateur en poudre, inhalé ou en spray, avec chambre d’inhalation si besoin.
De prendre un siège à proximité des toilettes.
De bien s'hydrater.
De prendre un repas léger et sans alcool.
Des voyages en groupe sont organisés par des associations et notamment la Fédération Française des Associations et Amicales d’Insuffisants Respiratoires (FFAAIR).
S’il existe une indication médicale d'utiliser une ventilation à pression positive continue pendant le vol, celle-ci est autorisée par la plupart des compagnies aériennes, à la condition que le respirateur soit autonome, c'est-à-dire disposant d’une batterie. Il n’existe aucune possibilité de relier la machine à une prise électrique, quelle qu’elle soit.

Dans tous les cas, il faudra obtenir, comme pour les autres dispositifs médicaux, l’accord du service médical de la compagnie aérienne. Air France a agréé un certains nombres de respirateurs fonctionnant sur batterie, comme la CPAP KAERYS par exemple.

Vérifiez auprès de votre prestataire, que votre CPAP possède bien une batterie intégrée pouvant être rechargée avant le voyage, sinon il pourra vous en prêter une.
SPLF
Conférence d’experts, voyage aérien et maladies respiratoires, revue des maladies respiratoires avril 2007 à télécharger sur leur site.
www.splf.org


Fédération Antadir
Revue INSPIRER de décembre 2008, très complète sur le voyage aérien et l’avantage des extracteurs portables à télécharger sur leur site.
www.antadir.com


Air France
Dispose d’une organisation spécifique aux passagers à mobilité réduite, et donc aux insuffisants respiratoires disponible et très bien informée (testée par nos soins) : service SAPHIR au 0820 012 424.


F.F.A.I.R
Pour l’organisation de séjours et de voyages pour les insuffisants respiratoires :
Fédération Française des Associations Amicales d’Insuffisants Respiratoires,
66 boulevard Saint Michel - 75006 PARIS.
www.ffaair.org